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Un véhicule hybride rechargeable doit être rechargé !

En théorie, la technologie PHEV réunit tous les atouts des deux types de motorisation : zéro émission de l’électrique pour les trajets quotidiens, autonomie du thermique pour les déplacements plus lointains. Dans la pratique, exploiter correctement ces caractéristiques nécessite un minimum d’anticipation.

Pourquoi cela ne marche pas toujours ?

Le véhicule hybride rechargeable (PHEV) se recharge pendant les phases de décélération de la conduite, mais aussi (et surtout) en se branchant au réseau électrique, ce qui lui donne une autonomie électrique de 50 km environ. Cette réserve électrique doit être utilisée en priorité pour les trajets du quotidien. Ainsi, un automobiliste ayant des possibilités de recharge à domicile et sur son lieu de travail peut viser zéro consommation de carburant d’origine fossile en semaine. Mais les constructeurs et loueurs qui suivent les consommations de leurs clients ont constaté que dans la réalité, ce n’était pas toujours le cas. Le véhicule PHEV acquis ou loué aura ainsi bénéficié des aides fiscales (TVS, bonus) à l’acquisition ou à la location, mais pas des avantages écologiques et économiques de l’électricité à l’utilisation. Certains gouvernements en Europe se sont inquiétés de cet état de fait et pointent un processus d’homologation trop favorable, alors que c’est plutôt sur l’usage qu’il est prioritaire d’intervenir.

Les PHEV sont ils favorisés par les processus d’homologation ?

Le processus d'homologation dit « WLTP », qui permet de définir les niveaux de consommation et d'émissions de CO2, est réalisé en laboratoire. Les roues du véhicule sont remplacées par des bras robotisés qui opposent une résistance simulée. Le test dure 30 mn soit l’équivalent d’une distance de 23 km. 

Dotés d'une batterie permettant souvent de dépasser les 50 kilomètres en version 100% électrique, les modèles hybrides rechargeables n'ont donc pas le temps de vider leur batterie pendant le test. En conséquence, les résultats obtenus lors du test WLTP sont excellents : souvent moins de 2 litres / 100 kilomètres et moins de 50 g/km de CO2.

Ces résultats sont-ils réalistes ? Tout dépend de l’usage réel qui est fait du véhicule.

Comment bien utiliser son véhicule PHEV ?

  • Trajets quotidiens : mode 100% électrique
Source : www.automobile-propre.com
Source : www.automobile-propre.com

Le principal intérêt de la voiture hybride rechargeable est de pouvoir fonctionner le plus fréquemment possible en mode 100 % électrique. Dans la pratique, il est possible de tabler sur une autonomie réelle inférieure de 20 % par rapport à celle donnée par l’homologation WLTP. 

Pour un trajet quotidien se situant dans la moyenne, soit 29 kilomètres, il n’y a aura pas de difficultés à laisser le moteur thermique au repos. Le coût de la recharge à domicile est d’environ 2,26 € pour une batterie d’une taille de 12,5 kWh, soit moins de 5 €/100 km. Une simple prise domestique suffit pour ce modèle de batterie. S’il est aussi possible de recharger sur le lieu de travail, l’autonomie quotidienne en 100% électrique est doublée.

  • Distances moyennes : mode hybride 

Forcer le mode électrique si votre destination est plus éloignée que ce que permet l’autonomie électrique n’est pas le meilleur choix : une fois la batterie vide, le véhicule repassera en mode thermique, sans assistance de la batterie, ce qui fera augmenter les consommations. 

Activer le mode hybride par défaut dès le début de votre trajet donnera le meilleur bilan énergétique.

  • Longues distances : mode « e-save »

Le principe de « l’e-save », pour « conserver la charge », est adapté aux trajets longs. Il consiste à partir batterie pleine et à conserver l’énergie électrique stockée pour la fin de parcours. Les kilomètres parcourus en fin de trajet en mode électrique permettent d’abaisser sensiblement la moyenne. Il est aussi intéressant de programmer le système de navigation embarquée avant de partir. Celui-ci optimisera l’utilisation de la charge sur tout le parcours.

  • Adopter une « conduite électrique »

Le PHEV est aussi un véhicule électrique. En adoptant une conduite adaptée aux VE, il est possible d’optimiser son autonomie électrique. Il faudra privilégier les comportements suivants :

- Préchauffer l’habitacle en hiver.

- Activer le mode B, qui augmente la décélération lorsqu’on relâche la pédale d’accélération sans freiner, et permet de regagner de l’autonomie, notamment en ville.

- Activer le mode « eco » sur les parcours lents sans besoin de puissance.

- Pratiquer l’eco-conduite au quotidien.

- et bien sûr, recharger aussi souvent que possible.

Rien d’impossible donc à ce que les véhicules hybrides rechargeables se montrent aussi vertueux qu'annoncé sur leur fiche technique. D’autant que les constructeurs font encore progresser leur autonomie électrique. Si vous doutez de leur compatibilité avec vos besoins de mobilité, consultez votre loueur qui saura vous conseiller la motorisation appropriée à votre usage.