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Prêts pour le véhicule autonome ?

C’est la question posée l’été dernier à 4.000 personnes représentatives de la population française.

Ce premier baromètre sur l’acceptabilité du véhicule autonome a été mené par la Macif, en partenariat avec l’institut de recherche Vedecom. Si l’étude met en exergue des tendances encourageantes, elle pointe aussi quelques contradictions.

Rappelons que l’on distingue 3 niveaux d’autonomie en fonction des capacités du véhicule.

Un enthousiasme mesuré

70 % des Français expriment un avis positif sur ce mode de déplacement et se projettent dans une utilisation régulière. Près de la moitié font confiance à la technologie, 58% se sentiraient en sécurité à bord et 52% estiment qu'elle est fiable.

Mais le niveau d’acceptation de délégation de la conduite n’est pas total : si 45% des personnes interrogées se déclarent en faveur d’un véhicule personnel à autonomie limitée (niveau 3), 20% seulement sont favorables à une conduite autonome quasi complète (niveau 4). 64 % considèrent la présence d’une personne à bord comme indispensable et 70 % n’envisagent pas de laisser des enfants seuls à bord de ces véhicules.

Quels que soit leurs aprioris du moment, les sondés se déclarent en grande majorité prêts à essayer le véhicule autonome.

Une attitude réservée des plus jeunes

Dans les tranches d’âge supérieures, quelques freins subsistent, comme la peur de ne pas conserver le contrôle du véhicule ou celle de perdre le plaisir de conduire.

L’attitude des jeunes de 18 à 24 ans est plus inattendue : parmi cette population pourtant technophile, 40 % seulement se sentent concernés par cette technologie et 27 % feraient confiance au véhicule personnel avec une autonomie de niveau 3. Leur niveau de conscience élevé des risques sur la protection des données de ces véhicules connectés limite leur enthousiasme. Cette population semble aussi moins sensible aux moyens technologiques mis en œuvre sur les voitures autonomes qu’aux objectifs qu’elles permettraient d’atteindre, telle que la mobilité partagée.

De nouveaux usages

Pour 6 répondants sur 10, l’utilisation du véhicule autonome dépassera le cadre d’un usage particulier : transport de marchandises ou navette autonome. D’après les commanditaires de l’étude, la crise sanitaire qui préconise de limiter les contacts humains aurait influencé ce résultat.

Un univers sémantique et technologique associé

Un lien étroit entre le véhicule autonome et l’écologie a été constaté chez les répondants. Ces derniers associent le terme « véhicule autonome » avec des expressions telles que « énergie verte »  ou « produit sa propre énergie ».

Le véhicule autonome est perçu comme plus écologique par près de 60 % des répondants et plus de 70 % d’entre eux pensent que le véhicule autonome sera déployé seulement s’il respecte les normes écologiques.

L’essayer, c’est l’adopter

Connaître et expérimenter semblent bien les clés de l’acceptation dans ce domaine.

Stéphanie Coeugnet-Chevrier de Vedecom établit un parallèle avec les premières aides à la conduite apparues sur les véhicules il y a une vingtaine d’année : le régulateur de vitesse, accueilli avec méfiance par les automobilistes à l’époque est aujourd’hui une option jugée indispensable et largement utilisée.

Cette corrélation « connaissance > confiance » est confirmée par l’étude : si 55% des personnes ayant simplement vu un véhicule autonome sont prêts à en utiliser un régulièrement, ce taux grimpe à 63% chez les personnes ayant déjà testé un véhicule de ce type. Le potentiel de progression est élevé, puisque 88% des répondants n'avaient jamais vu de véhicule autonome et 97% n'en avaient jamais testé. Pour pallier cette méconnaissance, un travail de pédagogie, voire de formation s’impose. 

Yann Arnaud, porte-parole de la Macif, conclut ainsi sa présentation :  « Nous constatons un niveau d’acceptabilité timide mais encourageant. Si demain, le véhicule autonome permet de redonner de la mobilité à ceux qui en sont privés, de partager un bien, de moins peser sur l’environnement et de remettre de la vie et de l’activité dans les centres-villes, alors ce sera une avancée positive pour la société. »

 

Pour en savoir plus sur l’étude Macif - Vedecom:

http://www.vedecom.fr/wp-content/uploads/Barom%C3%A8tre-VA-MACIF-VEDECOM_R%C3%A9sultats-g%C3%A9n%C3%A9raux-04112020.pdf

Pour en savoir plus sur les aides à la conduite  et le véhicule autonome :

https://www.alphabet.com/fr-fr/aides-la-conduite-la-technologie-au-service-du-confort-et-de-la-securite