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Les nouvelles missions des radars routiers

Source : Thierry Fournier - Métropole de Lyon
Source : Thierry Fournier - Métropole de Lyon

L’amélioration de la sécurité routière était à l’origine l’unique objectif de l’utilisation de radars. Après les  contrôles de vitesse, sont apparus les contrôles du respect des feux tricolores. Mais les moyens disponibles évoluent rapidement et leurs domaines d’application s’étendent. 

Les radars vont être utilisés pour faire respecter de nouvelles réglementations, comme celles apparues depuis l’adoption de la Loi d’orientation des mobilités (LOM). Les textes ont déjà été modifiés dans ce sens et l’article 39 de cette loi est sans équivoque : « Lorsque l’usage d’une voie de circulation a été réservé aux véhicules de transport en commun, aux taxis, aux véhicules transportant un nombre minimal d’occupants, notamment dans le cadre du covoiturage, ou aux véhicules à très faibles émissions, des dispositifs fixes ou mobiles de contrôle automatisé des données signalétiques des véhicules peuvent être mis en œuvre par les services de police et de gendarmerie nationales, par les services de police municipale de la ou des communes sur le territoire desquelles a été instituée cette voie. »

Contrôle du covoiturage

Source : Grenoble Alpes Métropole - L Frangella
Source : Grenoble Alpes Métropole - L Frangella

Les « dispositifs de qualification du covoiturage » vont se multiplier aux abords des grandes agglomérations. Alors que l’on connaît déjà les versions mises en service à Grenoble et à Lyon, des essais sont aussi en cours sur le périphérique parisien. La mission est complexe : le radar doit savoir repérer le nombre de personnes assises à l’avant et à l’arrière, par tous les temps, de jour comme de nuit. Distinguer un enfant d’un animal derrière une vitre teintée nécessite l’analyse par algorithmes et intelligence artificielle d’une rafale de photos infrarouges capables de reconstituer l’intérieur de l’habitacle. Ce repérage est couplé avec la lecture de la plaque d’immatriculation qui permet de détecter véhicules prioritaires, taxis, etc.

Le taux de réussite attendu est de 99%. La mairie de Paris souhaiterait qu’il soit atteint rapidement  pour un déploiement avant les Jeux olympiques (26 juillet 2024).

Contrôle des ZFE-m

Source : Grenoble Alpes Métropole
Source : Grenoble Alpes Métropole

La vignette Crit’Air attribuée à chaque véhicule permet de gérer le droit de circuler au sein des ZFE-m. Les contrôles visuels des forces de l’ordre sont faits à partir des vignettes Crit’Air affichées sur le pare-brise. Le futur dispositif consistera à relever les immatriculations à l’entrée ou à l’intérieur des  zones et à les rapprocher avec les informations du SIV (Système d’Immatriculation des Véhicules) pour vérifier la catégorie Crit’Air dans laquelle il se range. Les contrevenants s’exposent à une amende de 135 euros.

Les zones concernées par le co-voiturage et les ZFE-m seront fréquemment les mêmes, ce qui permettra de contrôler les deux droits de circuler avec un seul radar.

Contrôle du bruit

Source : BRUITPARIF
Source : BRUITPARIF

Le contrôle des émissions sonores des véhicules s’inscrit aussi dans le cadre des dispositions prévues par la loi d’orientation des mobilités (LOM). La sanction des nuisances sonores, dues à une conduite utilisant le moteur à des régimes excessifs ou à des véhicules modifiés, est une demande constante des riverains des axes routiers.

Les radars de bruit sont en expérimentation dans sept collectivités candidates. Ils permettent de verbaliser les véhicules dépassant 90 décibels. Dans le futur, un dispositif plus sophistiqué pourra comparer automatiquement le niveau sonore relevé avec la donnée (valeur U1) figurant sur le certificat d’immatriculation.

Source: Ministère de la transition écologique (Janvier 2022)
Source: Ministère de la transition écologique (Janvier 2022)

Contrôle du poids des véhicules lourds

L’outil de contrôle en marche de limite de charge vérifie automatiquement le poids des camions et des autocars (plus de 3,5 T ou plus de neuf places). Le dispositif recourt à des capteurs spécifiques installés dans la chaussée, complétés par des systèmes d’identification des véhicules en circulation. 

Le potentiel des technologies de surveillance et de contrôle des véhicules et de leurs occupants est quasi sans limites. Les citoyens seraient en droit de s’inquiéter de l’utilisation des données ainsi collectées. La Commission nationale de l'informatique et des libertés (Cnil) veille, « compte tenu du nombre particulièrement important de personnes susceptibles d'être impactées par la collecte de données relatives (à leurs) déplacements ».