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Les futurs péages sans barrières

Autoroute A13 - Source : Sanef
Autoroute A13 - Source : Sanef

L’automatisation des péages d’autoroute sur notre territoire a débuté en 2001 avec le lancement du système Liber-T, permettant d’utiliser le même badge de télépéage partout en France.

Depuis, la technologie a progressé et permet d’envisager la suppression totale des « barrières de péage ». Largement éprouvée en Amérique du nord, en Afrique du Sud ou encore en Suède, la technologie de portiques équipés de balises et caméras pour éviter les barrières n'est pas encore répandue en Europe. En France, cette suppression fait partie les mesures de la loi d’orientation des mobilités (LOM). L'article 40 comporte plusieurs dispositions destinées à préparer la mise en place du « flux libre intégral sur les autoroutes ». 

Gain de temps, de carburant et de carbone

Avant à gauche et après à droite - Images Sanef
Avant à gauche et après à droite - Images Sanef

Le « flux libre » améliore les conditions de circulation sur autoroute et permet un trajet fluide qui fait gagner du temps aux usagers, notamment lors des week-ends et des jours de grands départs. Il génère aussi des économies de carburant et la réduction des émissions de CO2 associée puisque les véhicules n’ont plus à freiner, à patienter moteur tournant et à ré-accélérer.  

Les barrières de péage de l’autoroute A13 reliant Paris à la Normandie seront parmi les toutes premières à disparaître. La Sanef (Société des autoroutes du Nord et de l'Est de la France) a confirmé leur remplacement par des portiques sans arrêt d'ici fin 2024.

120 000 véhicules en moyenne empruntent les 210 km de l’autoroute de Normandie chaque jour et les parisiens savent que l’attente au péage du retour peut être longue en cas de pic de trafic. La Sanef a évalué les bénéfices du flux libre sur cette autoroute :

  • 1,7 million d’heures de conduite économisées chaque année soit le temps de travail de 1 300 salariés.
  • 9,5 millions de litres de carburant économisés chaque année soit la consommation annuelle de 11 000 voitures. Pour un poids lourd, un seul péage équivaudrait à environ deux litres de gazole perdus.
  • 30 000 tonnes de CO2 économisées soit 30 000 vols allers/retours Paris-New York.

Comment ça marche ?

Source : Eiffage
Source : Eiffage

Des armatures métalliques ou "portiques" enjambant la chaussée sont installés le long de l’axe routier. Ces portiques équipés de capteurs intelligents sont connectés entre eux et couvrent toutes les voies de l’autoroute. Quelles que soient les conditions météo ou de trafic, ils transmettent les informations nécessaires à un serveur central :

  • La catégorie de véhicule (véhicule léger, poids lourd...) grâce à des dispositifs calculant le volume, le profil et le nombre d’essieux
  • La situation précise du véhicule sur la chaussée 
  • Le scan de la plaque d’immatriculation 
  • Les identifiants du badge de télépéage.

La Sanef assure que ces données sont détruites après utilisation.

Quel mode de paiement ?

La sélection du mode de paiement repose sur la détection d’un badge de télépéage, si l’usager en dispose, ou à défaut, sur le numéro de plaque d’immatriculation du véhicule. 

  • Si le véhicule est équipé d’un badge de télépéage, la facturation et le débit du compte sont opérés de façon automatique lors du passage au portique, comme à n'importe quel péage.
  • S’il n’est pas équipé d’un badge de télépéage, la plaque d’immatriculation sert de mode d’identification. Ce dispositif fonctionne aussi pour les plaques étrangères.
    • Si l’usager a saisi ses coordonnées (immatriculation et données bancaires) sur l’application dédié de la Sanef, il est débité automatiquement.
    • Sinon, il pourra s’arrêter pour payer à une borne en sortie.
    • S’il ne s’est pas arrêté,  il devra  payer en différé sur le site internet de la Sanef, ou dans un bureau de tabac, et ce dans les 72 heures suivant son passage sous les portiques. Il suffit d’indiquer le numéro de la plaque d'immatriculation pour que le prix du trajet effectué s’affiche.
Source : Sanef
Source : Sanef

S’il semble bien adapté aux usagers réguliers de l’A13, ce processus devra être clairement expliqué aux usagers occasionnels et aux voyageurs étrangers. D’autres acteurs comme Vinci souhaitent ne pas totalement dématérialiser le paiement et prévoient d’envoyer une facture au domicile du titulaire du certificat d’immatriculation. A terme, le développement du free-flow sur de nombreuses autoroutes incitera les automobilistes à s’équiper d’un badge.