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Péages en Europe : unification en attente

source : www.touteleurope.eu
source : www.touteleurope.eu

Circuler en Europe, même avec l’ouverture des frontières, peut s’avérer compliqué du fait d’une grande disparité des systèmes de péages sur les autoroutes. Si certains systèmes de télépéage fonctionnent aujourd’hui dans plusieurs pays, il faudra encore attendre pour que le programme SET (Service européen de télépéage), qui prévoit l’interopérabilité des différents systèmes nationaux, étende sa toile sur l’ensemble du continent.

Imaginons un conducteur qui décide de se rendre en Bulgarie en voiture. En préparant son itinéraire, susceptible de le faire passer par la Suisse, l’Italie, l’Autriche et la Roumanie, il devra prévoir de s’acquitter de péages en France et en Italie et d’acheter des vignettes pour les trois autres pays. Le financement par les automobilistes des infrastructures routières sur le Vieux Continent ressemble bien à un patchwork !

Trois situations principales…

  • Les autoroutes payantes : comme la France, l’Italie, l’Espagne et le Portugal ont choisi cette solution. Les sections à péage sont souvent concédées à des opérateurs privés. A la barrière de péage, deux options sont possibles pour le conducteur : 

    • Paiement du trajet (par carte ou en espèces) ; 
    • Utilisation d’un badge de télépéage : moyennant la souscription d’un abonnement au service, l’utilisateur reçoit une facture (généralement mensuelle) regroupant l’ensemble de ses dépenses sur la période. 
  • Les autoroutes gratuites : c’est le choix qu’ont fait les pays du Nord de l’Europe ainsi que l’Allemagne, le Royaume-Uni et la Belgique. 
  • Les vignettes annuelles : vendues entre 30 et 60 euros selon les pays qui ont opté pour cette solution (Autriche, Bulgarie, Suisse par exemple), elles permettent d’emprunter leurs principales infrastructures routières.

… Et beaucoup d’exceptions !

A noter quelques nuances dans chaque pays : ainsi, la gratuité comme principe général n’exclut pas la présence de péages localisés, par exemple pour le tunnel de Liefkenshoek en Belgique ou sur certains tronçons au Royaume-Uni. A l’inverse, on trouve des voies rapides gratuites en Italie, mais leur entretien n’est pas toujours bien assuré.

Toujours en Italie, un système de paiement dit « free flow » (« péage sans s’arrêter ») a été mis en place au nord-ouest de Milan, dans la région de Varese. Lorsque le véhicule passe sous des capteurs, sa plaque et ses caractéristiques sont enregistrés automatiquement. L’automobiliste reçoit ensuite un relevé de ses passages, qu’il peut régler soit via un abonnement « Telepass » soit sous 15 jours en ligne ou en se rendant dans un « point d’assistance ». Ce système évoque la tentative avortée en 2013 d’installation de portiques sur certains axes français en vue de perception de l’écotaxe imaginée pour les transporteurs routiers. 

En Allemagne, le financement des infrastructures est partiellement assuré par la perception d’un péage spécifique pour les poids lourds, en fonction de leur nombre d’essieux, de leurs rejets de polluants et bien sûr des kilomètres effectués. Pour assurer la fluidité de circulation, les montants dus sont calculés à partir d’un suivi satellitaire des véhicules concernés.

Vers une homogénéité des systèmes de paiement

La coexistence de ces différents systèmes complique la vie des usagers, professionnels comme particuliers amenés à franchir régulièrement les frontières, et occasionne pertes de temps et embouteillages.

Le programme européen SET (Service Européen de Télépéage), en cours de développement, a pour objectif de permettre l’accès à l’ensemble du réseau (auto)routier européen soumis à péage à l’aide d’un seul badge. A ce jour, seuls l’Allemagne, la Pologne, la France et les pays du Sud de l’Europe sont déjà prêts. Mais la directive date de 2009, et la date à laquelle l’ensemble des pays de l’UE se seront mis en conformité n’est toujours pas connue.